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Qu’est ce qui fait la différence entre un champion et un athlète de haut niveau ?

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Éléments de réponse dans cet extrait d’interview de Raphaël Nadal qui s’est offert hier son 12ème titre à Roland Garros!!! Performance absolument titanesque.

Si l’Espagnol a été égal à lui-même pendant ces deux semaines, il revient de loin. A la sortie de l’hiver, il a énormément douté. Ce n’est qu’au prix d’une lutte mentale contre lui-même qu’il a su enclencher à nouveau la dynamique dont il avait besoin.

SITUATION

Il y a quatre semaines. Rafael Nadal s’incline en demi-finale contre Stefanos Tsitsipas. La cote d’alerte est atteinte. C’est le troisième tournoi consécutif où le Majorquin ne va pas au bout, ni même en finale, après Monte-Carlo et Barcelone. Depuis le début de son règne terrien en 2005, il avait toujours disputé au moins une des trois premières grandes finales du printemps sur ocre. Même en 2015, son année noire. Là, rien.

Culture de l’instant oblige, beaucoup rangent déjà Nadal à la casse. C’était, évidemment, bien prématuré. Il est juste, en revanche, de dire que l’homme de Manacor a traversé une sérieuse période de doutes.

BLESSURES QUI S’ENCHAÎNENT

C’est au mois de mars, à Indian Wells qu’il a connu son point bas. Contraint au forfait avant de retrouver Roger Federer en demi-finale, Nadal accuse le coup avec le retour de sa tendinite au genou droit. “Depuis que je travaille avec lui, a confié cette semaine Carlos Moya au New York Times, ça a été le moment le plus difficile. Je ne l’avais jamais vu aussi pessimiste.” Dimanche, après son 12e triomphe parisien, l’intéressé a confirmé. “C’était un moment où j’étais au plus bas, physiquement, mais surtout psychologiquement, admet-il. Être blessé, je connais, mais c’est dur quand les problèmes s’enchainent comme ça. Mentalement, j’étais au plus mal.”

Plus que cette blessure elle-même, c’est bien l’accumulation qui a fini par coller le blues à Rafa. Un vrai ras-le-bol pour cet habitué de l’infirmerie. “J’ai eu dix-huit mois très compliqués, rappelle-t-il. L’an dernier, niveau tennis, c’était bien, mais je n’ai joué que neuf tournois, et j’en ai fini sept. J’ai dû abandonner à l’US Open, mettre un terme à ma saison à cause de mon genou. Puis je me suis fait opérer du pied. Début 2019, mon niveau de jeu était bon, mais j’ai encore enchainé les problèmes. Brisbane, Acapulco, Indian Wells… Trop de pépins pendant dix-huit mois. C’est ça qui est difficile à supporter, de voir que, dès que tu règles un problème, un autre surgit.”

DÉFAITES – DOUTES = SPIRALE NÉGATIVE

Même le début de la saison sur terre battue n’a pas suffi à lui redonner le sourire. Au contraire. Ses éliminations précoces à Monte-Carlo et Barcelone, deux de ses tournois fétiches, ont inquiété. Dans son clan aussi. “C’était dur, parce que je ne prenais pas de plaisir, a-t-il avoué dimanche. Pour être honnête, j’avais des pensées trop négatives. Après mon premier tour contre Mayer à Barcelone, je me suis isolé pendant deux heures et j’ai réfléchi à toutes les options. M’arrêter complètement pendant un moment pour me reposer. C’était une possibilité. L’autre, c’était de changer drastiquement d’attitude et de mentalité les deux semaines suivantes, à Madrid et Rome.”

AMÉLIORATIONS – CERTITUDES

En Catalogne, il aura touché le fond de la piscine. Depuis, il n’a fait que remonter à la surface, jusqu’au triomphe ce de 9 juin. Un retour très progressif, pas à pas. Comme il les aime. “A partir de là, chaque jour je me suis amélioré. A Barcelone, je n’ai pas si mal joué les trois matches suivants. A Madrid, c’était encore mieux puis, bien sûr, à Rome où j’ai gagné le titre et enfin ici à Paris. Mais c’était très progressif et c’est mieux comme ça. Je devais corriger et améliorer des petites choses et j’ai réussi à le faire.” Le 11 mai, lorsqu’il a cédé en demie à Madrid contre Tsitsipas, alors que tout le monde s’inquiétait pour lui, IL SE SAVAIT SUR LE BON CHEMIN. “Ce jour-là, Tsitsipas a fait un très bon match mais j’étais content de moi“, dit-il.

VOLONTÉ – BONNE ATTITUDE – FIERTÉ

Même Rafael Nadal peut donc douter, voire perdre le feu sacré. “Heureusement, je suis entouré des bonnes personnes, souligne-t-il. Mon équipe, ma famille, j’ai eu beaucoup de soutien.” Mais il ne s’oublie pas. Son retour, il le doit d’abord à sa “volonté“. “Pour revenir là où je me trouve aujourd’hui, dit-il encore, il fallait retrouver la passion, l’engagement et la bonne attitude.”

Toutes les blessures par lesquelles je suis passé me donnent probablement ce petit supplément de passion, parce que je sais que je ne suis pas éternel. J’essaie juste de rester positif et investi. C’est ce qui m’a amené où j’en suis aujourd’hui. »

Le reste, son titre à Rome, son presque cavalier seul ici à Roland-Garros, coulait alors presque de source. Le principal combat à mener, et à gagner, était d’abord sur lui-même. “Ce trophée, souffle-t-il en montrant la Coupe des Mousquetaires, signifie énormément pour moi. Mais ce dont je suis le plus fier, la plus grande satisfaction, c’est d’avoir su retrouver cette dynamique positive.”

Source : Eurosport.fr / lemonde.fr

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La vie n’est pas un long fleuve tranquille dit l’adage. C’est bien ce qu’a vécu ces 18 derniers mois Raphaël Nadal. Même les plus grands champions traversent des moments de doutes, de questionnement, de remise en questions. On s’habitue à les voir gagner, on s’habitue à leurs performances souvent hors normes (ce que nous rappelle Nadal lors d’une précédente interview c’est que justement ce qu’il réalise n’est pas normal ). On les positionne sur un piédestal oubliant que ces immenses champions sont avant tout des êtres humains, qu’ils ont eux aussi des haut et des bas et qu’ils ont également une part de vulnérabilité en eux face à leurs émotions.

Ainsi lorsqu’on est aux prises avec nos émotions alors on peut très vite basculer dans le doute, le discours négatif, l’isolement . Ce qui entraîne obligatoirement un questionnement souvent anxiogène qui n’amène pas à la bonne réflexion, la réflexion tournée performance et solution.

Mais pour se poser les bonnes questions, il faut non seulement savoir se les poser mais surtout avoir le courage et l’honnêteté de mettre le doigt sur ce qui ne va pas, sur ce qui bloque notre progression. Cela passe obligatoirement par une introspection, pas souvent agréable pour notre égo, mais nécessaire pour avancer dans la bonne direction. Rafa nous montre qu’il a non seulement mis le doigt sur ce qui, au final le bloquait dans son évolution, à savoir son attitude et ses pensées trop négatives. Mais aussi qu’il a choisi la bonne option, celle de changer totalement de perspective et d’être à nouveau positif et investi, tourné vers la progression, concentré à corriger et améliorer de petites choses, bref concentré non pas sur le résultat mais à nouveau sur le processus. Et progressivement il a retrouvé 3 choses primordiales qui font la force des grands champions :

  • LA PASSION : L’envie, le plaisir de s’entraîner, de progresser, de s’améliorer et l’amour du jeu et de la compétition
  • L’ENGAGEMENT : une volonté de fer face à l’adversité. Oui, il y a des moments de doutes mais la qualité d’un grand champion réside dans le fait d’être stable émotionnellement, prendre ses responsabilités et faire preuve de détermination et de volonté pour revenir au plus haut niveau.
  • LA BONNE ATTITUDE : et cette volonté et détermination ne sont alimentées que par un niveau de certitude élevé quant à ses capacités d’atteindre ses objectifs. Une confiance inébranlable en soi, en ses compétences, être à nouveau dans une dynamique positive.