On a tous entendu cette phrase de son entraîneur, de ses parents, de ses co-équipiers:
« Sois plus positif »
Le monde du développement personnel n’a cessé de nous répéter que la pensée positive était le graal pour celles et ceux qui parvenaient à l’appliquer au quotidien.
Alors faut-il penser toujours positif, faut-il repousser nos pensées négatives ? Si oui, comment faire ? Quelle est la stratégie à mettre en place si tu veux augmenter tes chances d’atteindre tes objectifs ?
C’est ce que tu vas découvrir dans cet article 😉
POURQUOI EST-IL SI DIFFICILE, IMPOSSIBLE ET MÊME NUISIBLE D’ÊTRE TOUT LE TEMPS POSITIF ?
Tu l’as très certainement déjà remarqué mais nous répondons beaucoup plus fortement au négatif qu’au positif. En psychologie cognitive, cela s’appelle le “biais de négativité”. Ce fonctionnement remonte au tout premier stade de l’évolution humaine, lorsque la survie des hommes dépendait en grande partie de leur capacité à percevoir le danger et à s’y adapter. Ce fonctionnement était alors une sorte d’alarme qui se déclenchait dans le cerveau pour se protéger. Remontons dans le temps et imaginons la scène : en pleine nature, un homme est en train de se promener lorsqu’il remarque simultanément un arbre rempli de fruits juteux et un animal féroce. Tu y es ? A ton avis, lui est-il plus utile de remarquer la présence du prédateur ou l’arbre fruitier ? Tu auras compris l’idée : notre cerveau a donc été paramétré pour survivre dans un environnement hostile et dangereux.
Autrement dit, nous avons tendance, et cela est encore le cas aujourd’hui, à surestimer les menaces et sous-estimer les opportunités. Alors effectivement, ce fonctionnement cognitif était très utile lors des premiers stades de l’évolution humaine, mais il peut également être, dans nos vies actuelles, un véritable frein au bonheur, à l’épanouissement et aussi la performance.
Malgré ce biais de négativité qui nous accompagne et qui fait partie de nous, il existe des solutions et celle d’être absolument et en toute circonstance positif n’en est pas une. Combien de personnes s’ auto-flagellent ne réussissant pas ce challenge de penser positif après une erreur, un échec … Le fait de perdre ou d’avoir échouer sur une compétition est déjà suffisamment douloureux pour ne pas en rajouter avec notre incapacité à discerner le positif là-dedans !! Il sera d’autant plus difficile de le voir si nous venons de sortir de notre match ou même quelques heures après parfois. Ceci est très personnel cependant il sera déterminant de définir un temps où on va s’autoriser le fait d’être négatif, déçu ou en colère. Car on ne va pas se mentir, rester dans cet état ne sera pas productif et ne t’aidera en rien à faire un feedback constructif de ta compétition.
À l’inverse, être toujours positif pourrait nuire à tes résultats car cela t’empêcherait d’être objectif sur tes prestations, de te remettre en question, de trouver de nouvelles solutions, et tout simplement, t’empêcherait de progresser car tu ne verrais que le verre à moitié plein.
Je te vois venir!! Tu vas me dire « Oui mais c’est toujours mieux que de le voir à moitié vide !»
Je te répondrais que comme dans chaque état, il y a des avantages et des inconvénients.
Les avantages à être toujours positif sont que tu nourris ta confiance au quotidien, tu te sens plus heureux, épanoui mais les inconvénients sont que tu ne vois qu’une partie de la réalité et que comme je te le disais plus haut, cela t’amènerait à freiner ta progression.
Pour ce qui est d’être toujours négatif, les inconvénients sont bien évidemment que cela détruit ton estime et ta confiance, cela impacte ta motivation au quotidien. Cependant les avantages à être négatif sont que ça te permet de te remettre en question, de chercher de nouvelles solutions, de développer ton exigence et ton souci du détail (et on sait qu’au très haut niveau, tout se joue sur des détails).
Tu l’auras compris être trop négatif ou à l’inverse trop positif n’est pas la posture idéale. Il existe une autre voie bien plus intéressante : celle de la neutralité.
DE LA PENSÉE BINAIRE À LA PENSÉE NEUTRE
Comme dans toute situation, il y a des avantages et des inconvénients. Il y a du positif et du négatif, il y a du confort et de l’inconfort.
Pour que l’on puisse définir la nuit, nous avons son opposé le jour, idem pour le blanc et le noir, la vie et la mort. Un aimant est constitué de deux pôles : un négatif et l’autre positif. Il n’existe pas d’aimant seulement positif.
Aussi, un atome est neutre car il est composé de nucléons (neutrons et protons, les neutrons étant neutres et les protons positifs) et d’électrons qui ont une charge électrique négative.
Dans l’excellent livre de Trevor Moawad : Getting to neutral il explique l’importance de ne pas être faussement positif, mais aussi de ne pas s’attarder sur les aspects négatifs ou sur ce qui pourrait mal tourner. Voici 3 stratégies qui vont te permettre de basculer vers plus de neutralité :
1- L’acceptation :
Il s’agit d’accepter les circonstances et les événements comme une vérité neutre, et d’utiliser ces informations pour concevoir un plan permettant de naviguer vers le meilleur résultat possible compte tenu de ces circonstances. Nous avons la chance d’avoir une machine extraordinaire qui est notre cerveau et qui a la capacité de traiter de l’information, de l’analyser et d’aller chercher la solution la plus adaptée à la situation. Mais il y a une condition à cela : ne pas être émotionnel aux choses et pour cela, il est indispensable d’être dans l’observation et de rester dans le moment présent. L’observation, contrairement à l’interprétation, t’amènera toujours à une forme de neutralité sur les choses. Nous ne pouvons pas contrôler les pensées qui arrivent. En effet, pose toi 2 secondes et demande-toi : quelles sont les pensées que tu auras dans 10min ? C’est impossible de le savoir. En revanche, ce qui t’aidera sera de les accepter sans les juger et simplement de savoir si elles vont servir ou non tes objectifs. Dans ce cas, tu feras un choix essentiel : celui de les nourrir ou non.
2- Rester dans le moment présent et s’adapter
Rester dans le moment présent, , et réagir aux événements au fur et à mesure qu’ils se déroulent. Cela supprime l’émotion et la remplace par des comportements.
Au lieu de te demander “Comment je me sens ?”, demande-toi “Que dois-je faire ?”
Tu peux développer ces compétences si tu es prêt à laisser tomber certaines choses. Les pensées négatives et cyniques ne te rendent pas plus réaliste. Elles te rendent simplement négatif et cynique. Les pensées partiales ne t’aident pas non plus. Tu dois faire abstraction de tes sentiments et évaluer honnêtement chaque situation à laquelle tu es confrontée. Ne te préoccupe pas de ce que tu ressens. Fie-toi à ce que tu sais et à ce que tu veux mettre en place.
Un dialogue interne autour de “Que dois-je faire” plutôt que “Comment je me sens” va te permettre d’être plus productif et efficace. Tu seras dans l’action et dans la recherche de solutions ce qui te permettra de reprendre du pouvoir sur la situation.. De plus le fait de surmonter cet obstacle va te permettre aussi de reprendre confiance en toi, au lieu de bouder et de t’apitoyer sur ton sort quand une difficulté se présente.
3- Équilibrer le biais de négativité
Moawad remarque : “La négativité, sous quelque forme que ce soit, que nous choisissons d’introduire dans nos vies, est un poison.”
“L’esprit humain absorbe la négativité sept fois plus facilement que la positivité. Nous savons également que le langage est le plus puissant vecteur de négativité.
Penser à mes difficultés est loin d’être aussi puissant que de les verbaliser. Quand cela sort de ma bouche, cela me touche dix fois plus. »
- Observation VS Jugement
Je pense qu’il faut également faire une distinction entre verbaliser des faits neutres comme “C’est la mi-temps et nous perdons de 10 points” qui reste une simple observation des faits et dire des choses négatives qui n’aideront pas à faire évoluer la situation, comme “Il n’y a aucune chance que nous puissions revenir et gagner le match” qui est un jugement, une interprétation des faits, une histoire que je me raconte.
La première est une pensée neutre qui peut constituer la base de ta planification stratégique, laquelle peut finalement te conduire au succès. La seconde est une pensée négative qui n’a aucune valeur productive et qui te laissera probablement triste, démotivé et déprimé.
- Suppression des sources de négativité
“Quand tu consommes de la négativité… trois minutes d’informations à la TV, sur le journal avant 9 heures du matin augmentent de 27 % la probabilité qu’après 8 heures, tu dises que tu as eu une journée de merde. “
Tu dois te protéger de tout environnement négatif. Il peut s’agir d’applications sur ton téléphone (en particulier les réseaux sociaux), de chaînes d’information ou de sites Web, et même de personnes qui nuit à ton bien être et ta performance. En fin de compte, nous voulons tous simplement avoir une vie heureuse et équilibrée. La façon dont chaque individu définit cela peut varier considérablement d’une personne à l’autre, mais en aucun cas l’exposition constante à la négativité ne va améliorer ta vie ou t’aider à être plus heureux. Je t’encourage donc à te donner la permission d’éliminer les énergies et les stimuli négatifs ou “toxiques” de ta vie, sous quelque forme que ce soit.
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